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Interview du Dr Jérémie Buisson, médecin-conseil
Quel regard portez-vous sur les activités de médecin-conseil que vous avez exercées jusqu’ici ?
J’ai débuté au sein d’une unité territoriale d’accompagnement et d’avis, avec deux types d’activités. D’une part le contrôle de prestations, qui constitue le socle du métier de médecin-conseil et d’autre part, l’accompagnement des professionnels de santé de mon territoire, notamment dans le cadre de la rémunération sur objectifs de santé publique. Deux activités complémentaires qui m’ont permis de rester proche du monde du soin que je connaissais dans mon activité libérale.
J’ai découvert que donner un avis sur des demandes de prestation (demande d’exonération du ticket modérateur pour une affection de longue durée, arrêt de travail…) ne constituait pas uniquement une activité de contrôle mais comportait également une dimension importante d’accompagnement et de conseil. S’assurer que chacun bénéficie des prestations et du suivi médical auxquels son état de santé lui donne droit, accompagner les assurés en arrêt de travail pour leur éviter l’impasse de la désinsertion professionnelle font partie intégrante des missions du médecin-conseil.
En m’appropriant la législation et notamment, celle, complexe, des risques professionnels (accidents du travail, maladies professionnelles), j’ai développé une forte appétence pour ce domaine d’activité. Mes supérieurs hiérarchiques l’ayant remarqué, j’ai été sollicité pour développer des projets régionaux et participer à des expérimentations.
Accompagner les professionnels de santé est également une des activités importantes du médecin-conseil : il s’agit d’analyser avec eux les actions à conduire pour améliorer la pertinence des soins et des prescriptions. Lorsqu’ils sont face à des cas patients complexes, nous échangeons pour essayer de trouver avec eux des solutions. Nous leur apportons également des informations sur les référentiels de bonnes pratiques médicales, les conditions de prise en charge de leurs patients et les dispositifs conventionnels. C’est un travail en partenariat.
Au bout de cinq ans, une nouvelle opportunité professionnelle s’est offerte à moi : j’ai postulé au siège régional, au sein du pôle qui assure la coordination dans tous les départements franciliens des activités que j’exerçais en unité territoriale. C’est un poste technique, plus éloigné de la démarche diagnostique. Il s’agit d’harmoniser les pratiques professionnelles au sein du Service médical, d’apporter un soutien technique aux équipes de terrain et de faire l’interface avec la Caisse nationale d’Assurance Maladie.
J’occupe ce poste depuis trois ans et je songe à une nouvelle évolution dans les mois qui viennent.
Que diriez-vous à un jeune confrère pour l’inciter à devenir médecin-conseil ?
Je dirais avant tout que c’est un métier qui permet d’exercer des activités très diversifiées. Au bout de 8 ans au sein du Service médical, je suis loin de les avoir toutes découvertes : recours contre tiers, lutte contre la fraude, contrôle de la tarification à l’activité des établissements hospitaliers…
Une évolution vers le management d’équipe est également possible au bout de quelques années.D’une manière générale, c’est un métier qui évolue, il est aujourd’hui beaucoup plus tourné vers l’accompagnement attentionné des assurés comme des professionnels de santé.
Travailler au Service médical, c’est travailler au sein d’une équipe pluridisciplinaire : pharmaciens, dentistes, infirmières, conseillers service Assurance Maladie spécialisés dans l’accueil attentionné des assurés, assistants techniques… Des compétences complémentaires qui permettent de croiser les regards et d’échanger, de ne jamais se sentir seul, en cas de difficulté notamment.
Comme les médecins libéraux, nous bénéficions d’une formation médicale continue tout au long de notre carrière. C’est important car cela nous maintient en contact avec le soin.
Enfin, nous avons la chance d’avoir en France un des meilleurs systèmes de santé, parmi les plus inclusifs au monde. Travailler au sein de l’Assurance Maladie, c’est se mettre au service de la solidarité nationale pour permettre l’accès aux soins, accompagner chaque assuré dans la préservation de sa santé et veiller à la soutenabilité du système.